Tout du moins dans le monde musulman. En pleine guerre du Rif (1921-1926), le leader rifain jouit d’une réputation à l’échelle mondiale. Il est le premier de son siècle à tenir tête à une coalition de puissances coloniales, à savoir l’Espagne et la France. Ses faits d’armes lui valent la sympathie du tiers-monde et en particulier dans les pays musulmans. Dans les années 1920, la chute de l’empire ottoman invite les musulmans à redéfinir leur politique globale. La notion de khalifa est en jeu et les hautes autorités musulmanes convoquent le débat. En 1925, les savants de l’université d’Al Azhar du Caire souhaitent organiser une conférence à ce sujet. Pour eux, le Maroc doit être représenté par Ben Abdelkrim El Khattabi. Un véritable camouflet pour le protectorat qui le considère comme son ennemi et pour le sultan Moulay Youssef, pour qui le Rifain est un rebelle. En concurrence avec Le Caire, le roi Saoud d’Arabie organise l’année suivante le congrès de La Mecque, pour lequel Ben Abdelkrim est une nouvelle fois invité. Il se murmure qu’il serait même pressenti pour postuler au titre de calife de tous les musulmans. Mais cela ne se vérifia jamais puisque le héros d’Anoual, à l’époque, ne pouvait pas quitter le Rif. Il reviendra une dernière fois au devant de la scène arabe à la fin des années 1950.
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