Enième bâton dans la roue de l’affaire Ben Barka, le magistrat français chargé du dossier fait l’objet d’une surprenante poursuite disciplinaire.
Après l’affaire du juge espagnol Baltasar Garzón, voilà que la France tente d’incriminer un de ses magistrats les plus populaires. Patrick Ramaël fait en effet l’objet de poursuites disciplinaires devant le Conseil supérieur de la magistrature, sur décision de Michel Mercier, Garde des sceaux. La cause de cette mise au banc serait directement liée au traitement (trop professionnel) que réserve Patrick Ramaël au dossier Ben Barka. Parce qu’en France la justice est encore relativement indépendante, le magistrat a émis, en octobre 2007, quatre mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de hauts dignitaires marocains, à savoir le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale, Abdelkader Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, renseignements militaires), Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, l’un des membres présumés du commando marocain qui a enlevé Ben Barka et Abdelhak Achaachi, agent du Cab 1. Malgré les excellentes notations dont bénéficie le magistrat, il semble que l’Exécutif français ne souhaite pas dégrader son étroite collaboration avec le régime marocain. Plus de 45 ans après la disparition du leader de l’opposition, les hautes sphères des pouvoirs français et marocains ne sont toujours pas décidées à lever le voile.