Quand et comment l’organisation britannique de défense des droits de l’homme s’est-elle intéressée au Maroc ? Avec quelles conséquences pour le royaume, fraichement indépendant, et ses interlocuteurs européens ?
Pour comprendre l’intérêt d’Amnesty International pour le Maroc, il faut remonter loin, au tout début de la création de cette ONG internationale de défense des droits de l’homme, devenue incontournable depuis. Amnesty est née à Londres en mai 1961, expression de l’indignation collective d’un groupe de personnes choquées par la détention et les mauvais traitements soufferts par des gens de différentes idéologies, religions et conditions sociales. C’est un avocat britannique, Peter Benenson, qui en a l’idée alors qu’il se trouvait dans le métro. L’idée à proprement parlé d’une ONG pour la défense des droits de l’homme à travers le monde n’est pas nouvelle ; des associations religieuses et des organisations marxistes, pour la plupart des partis communistes ayant pignon sur rue dans les démocraties occidentales, avaient déjà leurs propres structures. Sauf que ces dernières, grosso modo, ne défendaient que ceux qui leur étaient proches religieusement ou idéologiquement. D’où l’idée de Benenson, comme il s’en expliquera plus tard, de créer «un mouvement international apolitique et non sectaire visant à assurer le libre échange des idées et le libre exercice de la religion».
Par Adnan Sebti
Lire la suite de l’article dans Zamane N°111 (Février 2020)