Venu au Maroc pour présenter un grandiose projet de monument censé rendre hommage à Mohammed V, le « sculpteur préféré » d’Hitler a failli être tué lors du coup d’état contre Hassan II en 1971. Récit.
Quand les balles ont commencé à siffler ce 10 juillet 1971, lors du premier coup d’Etat à Skhirat contre le roi Hassan II, Arno Breker se dit : «Ça y est. C’est fini. Fin du trajet». Mais la baraka, ou la providence, à laquelle il croyait, allait en décider autrement. Il ne sera pas tué ce jour-là et vivra jusqu’en 1991 où il mourra tranquillement chez lui, dans son lit, à Düsseldorf, loin des fureurs meurtrières de ce XXème siècle dont il avait été non seulement un acteur mais aussi un témoin privilégié. Arno Breker était un architecte allemand, mais il était avant tout un sculpteur dont le père, un artisan-tailleur sur pierre, lui avait inculqué l’envie de s’attaquer à la roche pour en faire une œuvre d’art. Né en 1900 avec un siècle qui allait causer à l’humanité le plus grand nombre de morts et de destructions jamais constatées auparavant. Il va perfectionner son métier à Rome puis à Paris où il fait la connaissance, en 1925, d’un certain Jacques Benoist-Méchin, journaliste et musicologue. Une amitié qui va durer 50 ans, mais qui allait presque lui coûter la vie.
1936, les Jeux Olympiques de Berlin
C’est dans la nouvelle Allemagne nazie qu’il va gagner ses premiers galons d’artiste officiel du nouveau régime hitlérien, en recevant d’importantes commandes.
Par Younes Messoudi
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