Avant l’ère moderne, le système judiciaire marocain était pluriel et plus ou moins lié au sultan. Retour sur une époque lointaine, qui ne prit fin qu’à l’arrivée du Protectorat.
Le Maroc connaissait, durant les derniers siècles avant le protectorat, plusieurs types de justice. Il y a tout d’abord celle du Chraâ qui était incarnée par le Juge des juges. Quand ce poste n’existait pas, c’était le juge de la Jamaâ (collectivité) qui, dans chaque ville importante, jouait le rôle du Juge des juges. Il nommait par exemple les juges dans les communautés proches de sa ville. Il pouvait aussi participer à représenter la ville lors des cérémonies d’allégeance et de l’intronisation d’un nouveau sultan.
Moins prestigieuse et plus expéditive que le Chraâ, la justice du Makhzen concurrençait celle du juge religieux, se distinguant par sa capacité d’exécution plus importante et son recours potentiel à la contrainte physique. C’était le ‘Amel (gouverneur régional représentant le sultan) qui nommait les Caïds dans les zones rurales, et les Pachas en ville. Ceux-ci tranchaient les différends entre justiciables.
Par Maâti Monjib
Lire la suite de l’article dans Zamane N°111 (Février 2020)