Avides de percer les secrets d’alcôve de l’Empire chérifien, les lecteurs français s’en remettent à Christian Houel, premier journaliste à explorer le Maroc au début du XXème siècle. Son ouvrage « l’Amour au Maroc », publié en 1911, se veut une encyclopédie de la pratique sexuelle, même s’il renseigne aussi, et surtout, sur la perception européenne, souvent caricaturale, de la culture locale. Extraits.
L’adultère n’est pas très fréquent dans les ménages marocains. La claustration des femmes, qui ne peuvent sortir seules, en est la principale raison. Le Coran, d’autre part, le couvre d’anathèmes : si vos femmes commettent l’action infâme, dit-il, appelez quatre témoins. Si leurs témoignages se réunissent contre elles, enfermez-les dans des maisons, jusqu’à ce que la mort les enlève ou que Dieu leur procure quelque moyen de salut. Dans les grandes villes, l’adultère est presque inconnu. Une femme ne peut guère tromper son mari qu’avec ses domestiques ou ses esclaves. Mais, dans certaines tribus, les femmes mariées se livrent presque toutes à la prostitution et les maris ne se fâchent que si la mauvaise action de leur épouse ne leur a rien rapporté. […]
Le droit au coït
Si les hommes ne les tenaient point enfermées, s’ils ne les obligeaient point à sortir voilées et en groupes, il n’y aurait point de musulmanes qui se prostituassent. à moins que ce ne soit, au contraire, une conséquence de leur claustration. Elles ne sont pour les hommes et pour elles-mêmes qu’un instrument de plaisir.
Editing Zamane
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