Le 1er novembre 1954, le peuple algérien reprend la décision irrévocable de changer son destin. C’est le début de la Guerre d’Algérie. Dans les coulisses, c’est une jeune élite nationaliste qui prépare l’insurrection contre la France coloniale.
C’est dans le foisonnement qu’a connu le monde durant la Seconde Guerre mondiale qu’il faudrait peut-être chercher les premiers balbutiements de la révolution algérienne du 1er novembre 1954. Les élites algériennes, à l’instar d’autres élites des pays qui étaient sous la férule du colonialisme français, avaient saisi la nouvelle donne : la France n’est pas invincible et l’Amérique est la championne de l’émancipation et le porte-bannière des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est sur ces entrefaites que Ferhat Abbas, «le pharmacien de Sétif» comme on aimait l’appeler, partisan auparavant de l’assimilation avec la métropole, franchit le cap et demande pas moins que l’indépendance de l’Algérie dans un texte au titre évocateur : L’Algérie dans le conflit mondial, Manifeste du Peuple algérien. Ce dernier est remis au gouverneur général de l’Algérie, Marcel Peyrouton, le 31 mars 1943. Le texte eut un grand impact en Algérie. Il s’ensuit la création d’une association du nom de l’Association du Manifeste qui deviendra plus tard les Amis du Manifeste et de la Liberté (A.M.L.). Les vues de Ferhat Abbas rejoignent désormais celles de Messali Hadj, père du nationalisme algérien et le premier à avoir évoqué l’indépendance de l’Algérie. Pour la petite histoire, c’est lui qui a conçu le drapeau algérien et c’est sa femme, Émilie Busquant, qui a cousu l’Étoile et le Croissant sur le premier drapeau, dans une chambre de bonne à Paris. Il présidait à l’époque le Parti du Peuple Algérien (PPA) qui a émergé de l’Étoile nord-africaine. Le père du nationalisme algérien était pendant cette période incarcéré par les autorités françaises au bagne de Lambèse, avant d’être exilé à Brazzaville. Mais les choses prirent vite une autre tournure, suite aux tragiques événements de Sétif.
Par Hassan Aourid
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