Connu comme Maurétanie, Marrakech, Al Gharb, Fès, ou encore Empire chérifien, le royaume ne s’appelle Maroc que depuis (relativement) peu. C’est l’histoire d’une appellation qui a tardé à venir, passant par plusieurs dérivés.
Les Iraniens sont inquiets. Lors du tirage au sort de la phase de groupes du prochain Mondial, leur équipe aura fort à faire. Les analystes sportifs de ce pays craignent les sélections de l’Espagne, du Portugal et de… Marrakech. Car, oui, en Iran, le mot Maroc n’existe tout simplement pas. En farsi, l’appellation du royaume chérifien est un vestige de l’histoire, la trace d’une époque révolue où le nom de la cité ocre se confond avec celui du pays. De même, en Turquie, l’usage veut que le Maroc soit associé au nom de Fès, en référence à l’ancienne capitale du royaume. Marrakech et Fès ne sont en réalité que deux des nombreuses appellations qu’a connues le Maroc au cours des siècles passés. À une époque lointaine, désigner un territoire n’est pas une formalité. Avant l’apparition du concept d’Etat-nation, de la délimitation claire des frontières dans le cadre d’une définition moderne d’un pays, le nom d’un territoire varie dans l’espace et dans le temps.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°102 (mai 2019)