Comment renvoyer un sultan ami deux ans après son intronisation? Telle est la question que s’est posée le gouvernement français en 1955 à propos de Mohammed Ben Arafa.
Un an et demi après le coup de force contre Mohammed V, en août 1953, ce qu’on appelait alors la «question du trône» n’était pas encore réglée. Le Maroc avait bien un énième «sultan des Français» en la personne de Mohammed ben Arafa, mais contrairement à ses illustres devanciers, il était impopulaire notamment, à cause de la brutalité avec laquelle son prédécesseur et cousin avait été écarté. Les quolibets qu’il récoltait lors de ses déplacements officiels et les tentatives d’assassinat dont il a été victime avaient convaincu Paris, mais aussi ce vieux sultan qui n’avait jamais demandé à l’être, que pour sauvegarder la pérennité de la présence française au Maroc et pour écarter le spectre d’un soulèvement général, il était sage de l’éloigner du pouvoir. Dans un premier temps, le duo composé d’Edgar Faure, le Président du Conseil des ministres, et son Ministre des Affaires Etrangères, Antoine Pinay, pensent qu’ils ont du temps pour choisir un remplaçant au Résident Général, Francis Lacoste, lequel avait rendu son tablier après seulement un an en poste. Mais l’assassinat de l’industriel Jacques Lemaigre-Dubreuil à Casablanca le 11 juin 1955, par des ultras français les convainc qu’il faut agir vite s’ils veulent éviter la contagion algérienne.
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Par Adnan Sebti
Pour plus d’objectivité, consultez les témoignages de Lucioni sur la fameuse nuit du 30 septembre.