Máximo Cajal, ancien ambassadeur espagnol, est l’un des rares à avoir eu le courage de théoriser la restitution de Sebta et Melilla au Maroc. Détails.
La seule personnalité espagnole qui a prôné publiquement la restitution au Maroc de Sebta, Melilla et les poussières d’empire enclavés sur la côte nord du royaume chérifien, fut sans aucun doute Máximo Cajal. Haut fonctionnaire, nommé ambassadeur à diverses reprises dans des postes de prestige, Cajal reste malheureusement peu connu au Maroc, alors que son nom provoque en Espagne, et surtout dans les deux enclaves mentionnées, la réplique facile, l’injure, voire la haine.
Un livre maudit
C’est que Máximo Cajal proclamait une double conviction. La première, les deux villes de Sebta et Melilla étaient et devaient redevenir marocaines. La deuxième, si l’Espagne veut un jour récupérer Gibraltar, elle doit obligatoirement passer par cette rétrocession. On peut dire qu’il était quasiment la seule personnalité qui osait le dire en public. Jusqu’au point de défendre la marocanité de ces deux villes dans un ouvrage resté célèbre et qui avait, quand il a été édité en 2003, provoqué un séisme dans les cercles politiques espagnols. Ce livre, «Sebta y Melilla, Olivenza y Gibraltar, dónde acaba España?» (Sebta et Melilla, Olivence et Gibraltar. Où se termine l’Espagne ?), est toujours considéré aujourd’hui comme un livre maudit.
Dans ce texte de 310 pages édité chez Siglo XXI España, il n’y va pas de main morte en annonçant d’avance que «la marocanité de Sebta et Melilla ne doit pas être remise en question». Un sacrilège, d’autant plus que le texte a été publié un an après l’incident de l’îlot Leïla-Perejil, à une époque où l’Espagne était dirigée par le «caudillo» José María Aznar.
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