Un remake du film « Au nom de la rose » ; voilà comment on pourrait qualifier cette découverte. Il y a quelque temps, Eléonore Cellard, philologue paléographe, spécialiste des manuscrits coraniques et chercheure au Collège de France, consultait le catalogue de la maison de vente aux enchères Christie’s à Londres, lorsqu’elle a remarqué un ancien coran daté de 1300 ans (VIIIème, un siècle après l’Hégire). En l’étudiant de plus près, elle a découvert un palimpseste. Autrement dit, un manuscrit sur parchemin d’auteurs anciens que les copistes du Moyen-âge ont effacé pour le recouvrir d’un second texte. Dans ce cas précis, l’écriture arabe laissait apparaître en filigrane des lettres coptes. Une analyse de suivi a révélé que le texte copte provenait de la Bible, extrait du Deutéronome, sans que l’on puisse déterminer sa datation. En tout cas, cela témoigne de l’effervescence culturelle de l’époque et d’un certain syncrétisme : une bible juive transmise aux premiers chrétiens d’Egypte, les Coptes, puis aux musulmans.
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