Le discours prononcé par Mohammed VI à l’occasion de la 19ème fête du trône de son règne s’inscrit dans la continuité des précédents. Le roi donne clairement la priorité à l’amélioration des conditions sociales des marocains.
Un symbole fort. Pour la première fois de l’histoire, un souverain marocain prononce son discours de la fête du trône depuis Al Hoceïma. La ville même qui a tant fait l’actualité marocaine depuis les mouvements sociaux du Hirak apparus à l’automne 2016 dans le Rif. Des troubles indirectement évoqués par le roi au cours d’un discours mémorable axé sur l’impératif d’une meilleure gestion de la question sociale au Maroc. Dans un premier temps, Mohammed VI a tenu à rappeler sa définition du patriotisme tel qu’il doit se manifester : « Le patriotisme, quand il est authentique, s’évertue à renforcer l’unité et la solidarité, particulièrement dans les moments difficiles. C’est pourquoi les Marocains libres ne se laissent jamais affecter par les aléas de la vie, pour accablants qu’ils puissent être parfois ». Le souverain n’hésite pas à reconnaître «certains dysfonctionnements», mais met en garde contre ceux qui s’en servent comme prétexte « pour attenter à la sécurité et à la stabilité du Maroc, ou pour déprécier ses acquis et ses réalisations». Pour le souverain, ceux qui se rendent coupables de ces agissements sont des « négativistes […] nihilistes et autres marchands d’illusions». Des mots forts qui ne laissent pas de doute quant à la fermeté du roi. Dans son discours, Mohammed VI ne fait pas que dénoncer ceux qui entravent la stabilité du royaume. La seconde partie du discours est consacrée aux responsables politiques et administratifs que le roi appelle à «renouveler leurs méthodes de travail et à rénover leurs modes de fonctionnement ». Il précise à cet effet qu’il est «insensé que plus de 100 programmes de soutien et de protection sociale, de différents formats et se voyant affecter des dizaines de milliards de dirhams, soient éparpillés entre plusieurs départements ministériels et de multiples intervenants publics ». Mohammed VI ne fait pas pour autant des critiques « une fin en soi ». Sur un ton plus modéré, il invite l’appareil de gouvernance à l’autocritique : « Exercice vertueux et salutaire si, à la parole, sont joints l’acte et la réforme proprement dits». Enfin, lors d’une dernière partie du discours, plus technique, le souverain annonce les plans et les réformes pouvant améliorer la situation sociale dans le pays. Au menu des nouveautés, le roi évoque le «Registre Social Unique » (RSU) qui devrait améliorer les revenus des familles les plus nécessiteuses. Par ailleurs, le Programme de couverture médicale « RAMED » doit être renforcé, et « la troisième phase de l’Initiative nationale pour le développement humain » initiée.