Driss Khrouz, c’est la Bibliothèque Nationale. L’inverse est tout aussi vrai. Mais cette histoire d’amour n’est que l’un des épisodes de la vie d’un homme bien singulier dans le paysage de l’Etat. L’actuel directeur du Festival des Musiques Sacrées de Fès nous livre sans concessions ses avis tranchés sur l’état du royaume. Rencontre avec un homme qui n’a pas la langue dans sa poche.
Comment vous êtes-vous retrouvé à la tête du Festival des Musiques Sacrées de Fès ?
J’ai accepté de prendre la direction du Festival des Musiques Sacrées de Fès car je considère que c’est une activité de fin de carrière qui me correspond. J’ai découvert tout au long de mon parcours que la culture doit être considérée comme le levier essentiel pour la transmission des valeurs modernes. Elle n’est pas un domaine subalterne, elle est capable de changer les mentalités des citoyens. C’est en leur offrant un accès à la culture qu’ils sauront changer leur rapport à la société, à leurs familles et à eux-mêmes. À mon sens, cet aspect lié aux valeurs que portent les individus a toujours été négligé au Maroc. Le Festival des Musiques Sacrées, qui ne tourne pas qu’autour de la musique, est une occasion de replacer la spiritualité au cœur du culturel. Pour moi, la spiritualité questionne le religieux, et en ce sens elle peut aussi être profane.
C’est-à-dire…
La spiritualité cherche l’essence des choses. Elle aide à répondre à l’éternelle question de savoir quel sens donner à la vie. Pas d’un point de vue matériel ou de richesse. Elle peut bien entendu revêtir la forme d’une quête religieuse, mais quand la spiritualité est profane, elle interroge sur notre humanisme dans sa dimension universelle.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
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Ben Brahim Elmostafa , ex Administrateur à la Wilaya de Fès
J étais le co incubateur de la musique sacrée de Fès ….. les autres co fondateurs étaient Mhamed Dryef , Wali de Fès, et Taib Sadsiki , homme de théâtre avec qui j’avais eu le privilège de lancer le Festival de la musique d’essaouira en 1980….
Pour l’histoire :
Le festival de la musique sacrée de Fès est né juste après les douleureux événements de Fès de 1990, où les habitants des quartiers périurbains se sont révoltés contre leurs catastrophiques conditions de vie ….. les incidents ont commencé le 1er jours d’une grève générale décrétée par les syndicats….Cdt,Ugtm et Umt….
La population frondeuse s’est attaquée aux symboles de la richesse , aux hôtels et à certaines administrations….
Pour sortir de cet état de choc qui a plongé les fassis dans la peur , et après une longue réflexion …… il s’est avéré que là seule solution pour faire sortir cette ville de ce choc collectif n’est que LE RECOURS A LA CULTURE comme THERAPIE COLLECTIVE…..
Le 1er programme fut préparé par Taib Seddiki……exécuté par M.Sekkali sous la direction de M ElKabbaj, ex Président de l’ass de Fès sais