Mi-espion pour le Royaume-Uni, mi-conseiller de l’ombre pour l’Empire chérifien, Harry Maclean a passé trente ans de sa vie au Maroc, de 1877 à 1908, et compté parmi les plus hauts dignitaires du Makhzen. Sa mission : contrer l’influence française et imposer la domination britannique. Récit d’un destin hors du commun.
En l’espace d’une vie, Harry Maclean est passé du statut de soldat de fortune en Ecosse, à celui de légende vivante au Maroc. Cet Ecossais pur jus, noble de surcroît, né Harry de Vere Aubrey Maclean en 1848, descendant direct du clan des Macleans de Drimnin de la région du Morvern, s’est illustré à la fin du XIXème siècle en servant en tant qu’instructeur au sein de l’armée du sultan Moulay Hassan Ier. Et ce presque par un malheureux hasard de circonstances. Jeune homme, il s’engage au sein de l’armée britannique en 1869, à l’époque où la Grande-Bretagne victorienne, alors à son apogée, étend son empire aux quatre coins du globe. Maclean, considéré comme un bon élément et rapidement promu sergent, est balloté entre l’Amérique du Nord, le Canada, l’Europe puis Gibraltar en 1877. C’est depuis ce rocher qu’il rejoint l’Empire chérifien. Comment et pourquoi ? Certains lui prêtent une liaison amoureuse passionnelle mais vouée à l’échec, qui l’oblige à prendre le large. Le tableau est digne des plus grandes œuvres de Shakespeare, sauf qu’il est complètement faux. En réalité, le sergent écossais est dans de mauvais draps. Ayant emprunté beaucoup d’argent à de nombreuses personnes, il est dans l’incapacité de les rembourser.
Par Nina Kozlowski
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