Sur les cas de Sebta et Melilla, Ferran Armengol Ferrer, professeur associé à l’université de Barcelone, nous donne sa vision des choses, sans pencher pour le Maroc ou l’Espagne.
Avant toute autre considération, que dit le droit international sur les enclaves de Sebta et Melilla ?
D’un point de vue juridique international, Sebta et Melilla appartiennent à l’Espagne.
Et du point de vue espagnol ?
L’État espagnol considère que ces deux villes font partie de son territoire, de son intégrité territoriale. Plus encore, Sebta et Melilla sont régions autonomes qui ont leur propre statut, c’est-à-dire une constitution régionale. Quand on évoque ces deux villes, l’Espagne se refuse à parler de situation coloniale.
Donc, fin de l’histoire… Il n’y a rien à voir, circulez !
Non, non… J’allais rajouter : cependant, ces deux villes se trouvent là où elles sont. Elles sont greffées sur le territoire d’un autre État, qui est le Maroc, et ce dernier considère qu’elles lui appartiennent et voudrait évidemment les récupérer un jour.
Vous dites que le droit international penche du côté espagnol, cependant Sebta et Melilla ne sont pas sous le parapluie de l’OTAN, dont l’Espagne est pourtant un État membre…
C’est vrai. Sebta et Melilla ne sont pas sous la protection de l’OTAN, alors que Gibraltar, qui est distant d’une vingtaine de kilomètres seulement de Sebta, est bel et bien placé sous la protection de la défense collective de cet organisme militaire.
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