Les chroniques s’accordent à dire que l’époque almohade fut l’âge d’or de l’histoire du Maroc et d’Al-Andalus. Outre l’aspect politique et militaire, on évoque la grandeur de la civilisation. Mais à quel prix ?
En fait, que veut-on dire par grande civilisation ? À quoi fait-on allusion quand on parle de cette grandeur ? On parle de la stabilité politique, de la constance de l’autorité, de la force du pouvoir central, voire même de l’expansion territoriale. Une gloire, certes, mais à quel prix ? Tout cela ne laisse aucune trace matérielle qu’on peut interroger. Ce sont juste des discours d’historiographes et des récits souvent contradictoires. Par contre, les réalisations et les productions demeurent et permettent l’interrogation et les interprétations, ainsi que les analyses des historiens. Il est courant de parler de la vie culturelle et intellectuelle des grands Etats comme indicateur de la grandeur et de la stabilité. On parle d’édifices, de découvertes, de sciences, de musique, de pensée, de médecine… Pendant l’établissement des Etats à force de lances et d’épées, les souverains n’ont guère le goût, ni le temps, pour l’érection de monuments ou pour les séances de musique et d’auditions poétiques. Il faut avoir bien assuré son trône pour pouvoir s’y installer et goûter aux plaisirs de la vie.
Quelles ont été donc les réalisations du temps des Almohades ?
Sur le plan de l’architecture, on cite souvent les mosquées. Les grandes portes de quelques grandes cités, la Tour Hassan et Bab Rouah à Rabat, la Giralda à Séville et la Koutoubia (surtout le minaret) à Marrakech. Le dénominateur commun de ces édifices est certainement les parures extérieures qu’on peut reconnaître de cette époque.
Par Moulim El Aroussi
Lire la suite de l’article dans Zamane N°107 (Octobre 2019)