Né en Angleterre, Hassan Bouayad n’a jamais fait ou été là où on l’attendait. Retour sur le parcours d’un nationaliste pas comme les autres.
Hassan Bouayad est l’un des tout premiers leaders nationalistes marocains. Il est membre fondateur du premier noyau du Mouvement national, la Taïfa. Celle-ci ne réunissait au début que dix personnes, dont Allal El Fassi et Mohamed Belhassan Ouazzani. Pour l’observateur non averti, la vie de ce nationaliste serait pleine de contradictions. Né à Manchester en 1904, il est donc citoyen et sujet de Sa Majesté britannique Edouard VII. Même si, dans son enfance, il baragouinait des chansonnettes en anglais, il oubliera tout, une fois adulte, de la langue de Shakespeare. Il n’a pas plus d’attirance pour la langue du colon, le français. Puisque, déjà jeune intellectuel, il passe plus d’un an en Suisse francophone, sans apprendre la langue de Molière. C’est là qu’il se lie d’amitié avec Chakib Arsalane, le célèbre nationaliste panarabe. De même, né dans une famille de négociants internationaux, il ne porte pas le commerce dans son cœur. Ceci le pousse même à partir du domicile parental alors qu’il est âgé d’une vingtaine d’années. Son père, El Haj Larbi, veut lui imposer de s’engager, comme tous ses frères, dans la prospère entreprise familiale. Le jeune Hassan veut poursuivre ses études arabes et approfondir ses connaissances de l’histoire islamique afin, entre autres, de mieux lutter contre la domination coloniale. Et surtout aider le pays à recouvrer son indépendance.
Par Maâti Monjib
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