L’Algérie et le Maroc, quel voisinage ! Et pourtant, à la fin des années 1960, les deux pays développent des liens presque normaux et parviennent même à s’entendre sur les frontières. Récit d’une lune de miel avortée.
Les militaires algériens battant le pavé dans les rues de Rabat : cette image n’est pas de la politique-fiction ou un scénario de film de guerre. Il s’agit de l’illustration symbolique d’une période, rare dans l’histoire contemporaine, où la relation algéro-marocaine paraît enfin apaisée. Le contingent militaire algérien est à Rabat en réponse à l’invitation, en mai 1970, du roi HassanII à l’occasion de la célébration du 14ème anniversaire de la création des Forces Armées Royales (FAR). Ce spectacle est le résultat d’un réchauffement des relations bilatérales qui s’esquisse avec le renversement d’Ahmed Ben Bella en 1965, qui aboutit à un accord frontalier historique en juin 1972. Durant cette période, plusieurs facteurs incitent les dirigeants de part et d’autre à envisager un avenir plus apaisé, enfouissant ainsi la « guerre des sables » de 1963 dans les méandres de l’histoire. Le coup d’Etat de juin 1965 modifie la politique algérienne avec la création du Conseil de la Révolution, présidé par l’ancien ministre de la Défense, le colonel Houari Boumediene.
Par Sami Lakmahri
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