Pour répondre à l’enlèvement d’un citoyen américain au Maroc, Washington menace de bombarder Tanger. Mais, derrière cette annonce, réside un véritable coup de bluff. Retour sur l’affaire Perdicaris.
Nous sommes le 18 mai 1904, à cinq kilomètres de Tanger… Le soleil vient juste de se coucher. Ion Perdicaris, ancien président de la Commission d’hygiène de la ville est à table. Parmi les convives, son fils adoptif Cromwell Varley. Tout à coup, la maison est prise d’assaut. Des montagnards rudes, armés de fusils et de poignards font irruption sur les lieux. Perdicaris qui dîne sur la terrasse est alerté par les cris de ses domestiques. Les hommes de ce commando en djellabas bloquent toutes les issues de la prestigieuse demeure. Amoureusement appelée par son propriétaire « Lieu des rossignols », celle-ci contient une ménagerie de singes, de paons, grues et d’autres animaux. Le chef du commando arrive en dernier. Il s’adresse à Perdicaris et l’informe que lui et son fils sont en état d’arrestation. Ses hommes de main ligotent fermement les deux personnes et les mettent à dos de cheval.
Un rich man haut en couleur
Perdicaris est un richissime occidental haut en couleur. Il est un tantinet intellectuel et grand amateur d’art. Son père et lui même avaient fait fortune dans l’industrie énergétique via leur société établie dans le New Jersey, la Trenton Gas Light Company.
Quelques années plus tôt, cet homme semi-baroudeur semi-diplomate s’était épris d’une actrice anglaise. Il finit par l’épouser tout en adoptant son fils qui porte le prénom de Cromwell. Perdicaris a décidé d’élire domicile par passion pour Tanger. Son climat tempéré et sa douce brise maritime n’avaient d’égal, selon lui, nulle part au monde. Il doit payer maintenant son mépris du danger. De fait, il s’était installé hors des murs de la ville comme par défi. Il faisait souvent le déplacement jusqu’à Tanger à dos de cheval.
Par Maâti Monjib
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Bonjour,
Dans cet article, l’auteur écrit « [TR] ordonne au Pentagone de mettre immédiatement en route un escadron naval ».
Or le Pentagone n’a été construit qu’en 1943.
Cordialement,