Les impôts ont longtemps servi de vache à lait pour le système économique. Au point de renforcer les rangs des mécontents et de les pousser, parfois, au soulèvement…
Selon la chari’a, l’Etat doit se suffire du ‘ushur et de la zakat quand il s’agit de renflouer les caisses de bayt al-mal. Tout autre impôt n’est que maks dont l’auteur est condamné à l’enfer éternel selon la religion. Toutefois, la réalité historique est différente car l’Etat au Maroc, et ailleurs, a toujours recouru aux impôts arbitraires malgré l’opposition des ouléma et du peuple.
L’Etat et ses recettes
Selon Ibn Khaldun, ce sont les recettes fiscales qui enrichissent un souverain. « Or elles ne peuvent s’accroître qu’en traitant convenablement et équitablement les contribuables. De la sorte, le peuple espère en l’avenir et il est encouragé à faire fructifier ses capitaux, ce qui ne peut qu’augmenter la rentrée des impôts dans les caisses du prince ». La théorie de la ‘asabiyya est capitale pour ce grand penseur maghrébin. Au début, l’Etat qui vient de naître, jouit du soutien du groupe tribal qui l’a porté au pouvoir. Les dépenses du prince sont modestes car son armée tribale n’est pas trop exigeante. Le prince lui-même vit modestement car les structures de son Etat sont encore rudimentaires. Son train de vie est encore proche de la nature bédouine de son groupe.
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