Le Maroc, un pays historiquement producteur et consommateur de vin ? Eh oui ! l’élixir interdit a réchauffé le corps et le cœur des musulmans.
« Le vin nous a réjoui en compagnie des amis / Faisant de la tristesse une joie infinie ». Malgré les apparences, ces vers écrits au XIXe siècle ne sont pas le fait d’un mélancolique poète occidental, mais sont nés sous la plume d’un… imam, Mohammed Al Harraq, qui officiait alors à la grande mosquée de Tétouan. De quoi casser le cou à l’idée que le Maroc, islamisé à partir du VIIe siècle, aurait attendu l’influence de la colonisation européenne pour se détourner de ses principes et s’adonner aux joies du vin. L’histoire du vin marocain remonte en fait à l’Antiquité. Il est communément avancé que l’installation de comptoirs phéniciens et grecs vers -500 avant J.C. a développé la production de ce breuvage au Maghreb, bien qu’aucun indice historique ne permette de l’authentifier. Il est en revanche acquis avec certitude que les Romains ont exploité intensivement les vignes de Maurétanie Tingitane à partir du IIe siècle pour alimenter le marché italien en vin. Le précieux élixir s’est ensuite ancré dans les mœurs berbères, ainsi que le chroniqueur Ibn Adhari le rapporte, dans Bayan Al Maghrib : «Le vin était monnaie courante en Afrique du Nord et était toujours présent sur les tables des berbères».
Par Laetitia Dechanet
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Les maitres soufis – et l’imam Alharraq en était un – parlaient de « Khamrat Alhob » Le vin de l’amour .. Donc…