Ahmed Salem Latafi, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme et membre du Conseil consultatif des affaires sahariennes (Corcas).
Que vaut encore le tribalisme au Sahara ?
Le tribalisme est la structure traditionnelle des populations dans le Sahara et dans le reste du Maroc. Depuis toujours, la Jemaâ, une représentation des chefs des tribus, a géré les rapports internes et externes des tribus. Cette structure est encore présente au Sahara. Elle a aussi joué un rôle très important en faveur du Maroc et les Chioukh étaient les premiers à annoncer leur ralliement au Maroc après la Marche verte. Avec le temps, ces Chioukh ont perdu leurs assises populaires. La nouvelle génération, instruite et très politisée, a presque nié ses affiliations tribales.
Pensez-vous que le Maroc a commis une erreur en misant sur les notables ?
Non, comme je l’ai précisé, au début ils ont joué un rôle très important. C’est un fait. Au Sahara, les grandes familles ont une grande influence sur les populations. Mais les choses ont changé, et l’Etat ne veut pas l’admettre. Il continue de porter un regard classique sur une société qui a beaucoup évolué. Maintenant, le dialogue doit être entamé avec les nouvelles générations qui vivent un véritable malaise social et politique. Le système de rente instauré depuis une trentaine d’années a donné des résultats catastrophiques sur la région. Il est temps de prendre les Sahraouis comme des citoyens à part, avec des droits et des obligations.
Par La rédaction
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