Khalid El Kadiri n’est pas seulement le fils de Boubker, célèbre figure de l’Istiqlal. Responsable à l’Inspection Générale des Finances, directeur des Domaines Publiques, SG des Finances Publiques, à la tête de la CDG puis de la BNDE, l’homme raconte un parcours aussi riche que discret…
Parlez nous de la fondation Abou Bakr El Kadiri dont vous êtes le Président. Comment est née cette structure et à quoi répond-t-elle ?
Nous sommes une famille d’intellectuels, portés sur les métiers de l’éducation, de la culture et du savoir depuis des générations. Mon père, en particulier, a rassemblé de nombreux ouvrages, dont certains d’une grande valeur. à la fin de sa vie, il a exprimé le vœu que toute son action culturelle ne disparaisse pas avec lui. Son principal souhait était que sa bibliothèque privée soit mise à disposition du grand public. Il a donc pris les dispositions juridiques pour qu’il en soit ainsi. Après réflexion, j’ai pensé que l’idée d’ouvrir uniquement une bibliothèque était insuffisante vu le peu de lecteurs que compte notre pays. Il fallait donc que ce savoir destiné à être partagé soit logé dans une structure aux objectifs plus larges. Nous avons décidé, en famille, de rendre hommage à l’œuvre de notre père, mais aussi de faire vivre les mémoires, et pas seulement celle de mon père. La Fondation a pour objectif de débattre des sujets que nous estimons nécessaires.
Par exemple ?
Nous essayons de nous ouvrir sur le monde en invitant de larges panels de chercheurs venus de différents horizons. Il y est par exemple question d’identité ou de modernité. L’année dernière, nous avons été inspirés du discours royal pour débattre de la question du rôle des élites. Et celles-ci, qu’elles soient politiques, culturelles, intellectuelles ou économiques, ne réalisent pas et n’assument pas le poids de leur responsabilité dans le développement du Maroc. Il s’agit là d’un manque de conscience quant au rôle qu’elles sont amenées à jouer.
Propos recueillis par Sami Lakmahri
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