Au-delà de l’interdiction supposée de l’image, il existe (et depuis toujours) une beauté spécifique au Maroc. La preuve…
Le beau dans une civilisation est intimement lié à la culture dans son sens le plus large. Il engloberait les gestes, les postures, les règles de la table, de l’architecture, du corps et de la vie en général. Mais le beau est d’abord élaboré dans l’art avant d’être généralisé sur les autres aspects de la vie. C’est dans l’art qu’on développe la couleur, le trait, l’harmonie, le rythme…qu’on retrouve par la suite dans les autres pratiques. Parler d’une esthétique spécifique d’un peuple reviendrait à interroger sa relation avec la production artistique. Quelle relation entretenaient les Marocains avec l’art en général et l’image en particulier ? Quel genre d’images se sont-ils fait d’eux-mêmes et des autres au-delà des dogmes? D’où tirent-ils leurs critères de la beauté dans la vie quotidienne ?
Les préjugés
Les historiens de l’art croient savoir que les Marocains, les habitants du Couchant, ceux qui étaient aux abords de l’Atlantique et les côtes sud de la Méditerranée, vivaient une misère artistique avant-même l’arrivée de l’Islam. Par misère artistique, ils veulent dire que les Amazighes, parce que c’est d’eux qu’il s’agit, ne pratiquaient pas la peinture figurative, ni la sculpture… De ce fait l’Islam, aux yeux de ces mêmes historiens, n’est venu que consolider une tradition déjà millénaire.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°103 (Juin 2019)