Au moment où le peuple marocain marchait vers la citoyenneté… Au moment où le peuple marocain bravait les obstacles érigés sur son chemin vers la liberté et la dignité… Au moment où le peuple marocain, galvanisé par la fougue et la détermination de sa jeunesse, négociait le chemin sinueux vers l’égalité… Une bande de l’ombre l’a ensanglanté en dynamitant un lieu public à Marrakech, et en assassinant, de sang-froid, des personnes innocentes. Ce faisant, elle a violenté tout le peuple marocain et toutes ses institutions. Cette bande d’assassins veut instaurer la terreur, réinstaller un climat de peur, et torpiller la noble marche des Marocaines et Marocains, jeunes et moins jeunes, vers une société moderniste, productive, démocratique, équitable, et solidaire. Une société où le lien de droit s’impose à tous. Une société où la loi émane du peuple et de ses institutions. Tout en m’inclinant devant l’âme des personnes innocentes qui ont trouvé la mort dans cet acte infâme et en présentant mes sincères condoléances à tous les Marocains, peuple et roi, à tous les peuples amis dont des ressortissants ont été assassinés, je condamne avec force cet acte terroriste ignoble, et par là même toute autre forme de terrorisme, quels que soient son origine et ses commanditaires. J’appelle les jeunes qui aspirent à bâtir une « citoyenneté marocaine » à persévérer dans leur marche vers un Maroc nouveau, défiant les « cafards » que cela dérange.
Je les appelle à consolider la patrie marocaine, affermissant ses bases dans le cadre d’une unité agissante et d’une convergence positive de toutes les sensibilités dont le Maroc est riche « de Tanger à Lagouira ». Je sollicite les personnalités nationales, femmes et hommes de ma génération, et surtout ceux d’entre eux qui ont vécu le massacre de Casablanca le 7 avril 1947, celui perpétré par les services du Protectorat français contre les habitants de Ben M’sik et Derb El Kebir. Ce carnage qui avait pour but de faire échouer le voyage politique du Sultan Sidi Mohammed Ben Youssef à Tanger et son alliance solide avec les nationalistes…
Je sollicite ces nationalistes, les jeunes de cette époque glorieuse, à se mobiliser aujourd’hui, malgré les contraintes de l’âge, pour apporter leur soutien précieux aux jeunes d’aujourd’hui. Pour raffermir et renforcer ce processus vers la citoyenneté et contre toute forme de terrorisme. Il n’y a pas de patrie sans citoyenneté… et il n’y a de citoyenneté que celle qui émane d’une patrie ! La caravane de la citoyenneté marche vers la science, la démocratie, et la modernité. Les chiens du terrorisme aboient… et quels que soient leurs coups de crocs blessant ou tuant quelques-uns d’entre nous, il resteront des chiens enragés amenés à disparaître.
Par Mohammed Bensaïd Aït Idder, leader historique du PSU