La domination française n’a pas endigué la corruption. Féodalisme, colonialisme, autoritarisme et hiérarchie sociale semblent être des ingrédients propices au développement de ce fléau. Voici trois affaires, qui en sont une parfaite illustration.
La corruption était présente avant, elle l’a été après et demeure toujours d’actualité, mais qu’en était-il de son étendue et de ses évolutions sous le Protectorat ? L’existence d’une administration bicéphale, à la fois makhzénienne et coloniale, l’ouverture à l’économie capitaliste, l’appétit des milieux d’affaires étrangers, la hiérarchisation sociale pyramidale, la domination et le monopole du pouvoir exercé et détenu par les blancs et les classes aisées, ou encore l’inexistence de justice sociale ont-ils été des éléments qui ont eu pour conséquence de faire exploser la corruption, la rendre définitivement structurelle ou transformer ses pratiques ? L’administration française était-elle plus corrompue que celle du Makhzen ?
L’historienne espagnole Rosa Maria de Madariaga, par exemple, soutient que la corruption au sein du Protectorat espagnol « était généralisée et qu’une poignée de militaires, de fonctionnaires et de trafiquants s’opposaient à toute tentative d’assainissement ». Mais, apparemment, aucune étude, thèse ou ouvrage, n’auraient été réalisés sur ce sujet précis.
Par Younes Messoudi
Lire la suite de l’article dans Zamane N°107 (Octobre 2019)