Depuis quand les sultans, ensuite les rois du Maroc, font appel au fameux parasol qu’ils arborent, entre autres, le jour de la Béïa ?
Le parasol est connu depuis des millénaires. Il trouve probablement son origine en Orient. Son usage politique et religieux est attesté depuis les Babyloniens. Le parasol, sous sa forme ronde, figure sur les dessins muraux préhistoriques en Egypte et en Mésopotamie (Irak actuel). Sa présence est historiquement confirmée en Perse (parasols sculptés dans les ruines à Persépolis par exemple), durant les premiers siècles de l’ère chrétienne.
Avec l’expansion de l’empire arabo-islamique, les califes s’emparent du parasol, sous sa forme «farsie», et en font l’un des emblèmes de l’autorité suprême, au moins à partir du Xème siècle. C’est le cas des Abbassides. Un peu plus tard, les Moghols en Inde du Nord et d’autres dynasties en Asie, comme celle fondée par Tamerlan au XIVème siècle, ont recours à ce symbole aussi frêle qu’impressionnant. C’est la Chine qui semble avoir été la première (XIème siècle avant J.C) à transformer ou plutôt à doubler le parasol d’un parapluie. Fait d’une matière imperméable si bien tressée (soie), le parasol devient protecteur du corps royal sous toutes saisons.
Les Orientaux et la blancheur de peau
Dans les pays du Proche-Orient, au sens large du terme, il semble que le parasol a progressivement glissé de l’usage utilitaire à l’usage social, puis politique. Utilisé au début pour protéger du soleil et de la chaleur, le parasol devient aussi le moyen de garder le teint clair des riches et des puissants, car la «blancheur» de la peau fut considérée dans certaines civilisations proche-orientales comme signe de noblesse et de beauté.
Par Maati Monjib
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