Retour sur la longue, complexe et surprenante, histoire du rapport du Maroc et des Marocains à la photographie. Entre iconophilie et iconophobie…
Il s’agit du statut de l’appareil photographique et de la photographie, telle qu’elle a été présentée aux Marocains. L’appareil photographique est arrivé au Maroc et au contact des grandes populations avec la machine de guerre coloniale. Ce fut un moyen de domination comme l’a été la peinture avec de grands peintres reporters de guerre : en Algérie avec Horace Vernet, au Maroc avec Mariano Bertutchi.
Les Marocains et le premier contact avec la photographie
Au début du XXème siècle, la peinture était remplacée par la photographie. On croyait que la photographie était plus collée à la réalité et qu’elle pouvait, malgré le noir et blanc, rapporter la vie des indigènes d’une manière beaucoup plus fidèle que la peinture. En plus des scènes de guerre, les appareils photographiques étaient appelés à fixer aussi les identités des prisonniers de guerre et toutes les atrocités de la mort commises dans les deux parties adverses. L’exemple le plus éclatant est bien celui de la guerre du Rif où, aussi bien les Rifains que les Espagnole, trouvaient du plaisir à se faire prendre en photo avec les têtes de leurs victimes accrochées à leurs ceintures, comme des casques, ou à poser devant les photographes tenant les têtes coupées dans des scènes rappelant celles de Daech de nos jours.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°101 (avril 2019)