Dès l’instauration du Protectorat au Maroc, l’armée française institue la prostitution. En plus d’être un commerce réglementé et soumis à des taxes dans l’ensemble du royaume, au point de devenir une véritable source de revenus pour les pouvoirs locaux, des milliers de prostituées sont regroupées à Casablanca à partir de 1913 dans le célèbre Bousbir (Prospère en français). Ces femmes, souvent veuves ou orphelines, originaires de la Chaouia ou de la région de l’Atlas, sont organisées en groupes et chaque groupe est destiné à un corps d’armée. Sur place, les troupes de tirailleurs algériens, marocains et sénégalais, ont eux aussi droit à leurs « propres femmes ». Bousbir est le noyau central de cette activité, mais d’autres Bordels de Campagne (BMC) sont installés un peu partout, à proximité des casernes. Au cours de la deuxième guerre mondiale, puis de la guerre d’Indochine, de nombreuses prostituées marocaines ont donc été réquisitionnées par l’armée française, à destination des soldats français, mais également des goumiers maghrébins ou autres soldats subsahariens. Dans ses mémoires, un officier français du nom de Augarde, se souvient que pour le transfert des troupes marocaines d’Italie vers la Corse, avant le débarquement de Provence, « les bagages des filles étaient en attente d’embarquer dans les bateaux américains et posaient, de ce fait, des problèmes d’intendance…»
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