Au début du XXe siècle, confronté à la voracité des puissances étrangères, le Maroc comprend trop tard la nécessité de se doter d’institutions modernes. Qu’à cela ne tienne, c’est au Protectorat qu’échoit la tâche d’organiser le premier système électoral, profondément inégalitaire, du Maroc contemporain. L’indépendance obtenue, se présente à nouveau l’occasion d’instaurer de véritables institutions représentatives, tirant leur légitimité d’élections libres et transparentes. Las, les crispations entre la monarchie et le mouvement national ajournent l’avènement d’une démocratie marocaine. Jusqu’à quand?
Il serait évidemment faux d’affirmer que la monarchie est incompatible avec la démocratie -la plupart des grandes démocraties européennes ne sont-elles pas des monarchies ?- tout comme il est anachronique d’assimiler l’héritier d’une dynastie multiséculaire à un vulgaire dictateur. Mais il nous faut bien admettre que la forme monarchique du régime marocain conditionne en grande partie notre conception de la démocratie. Un des principes de la démocratie repose sur l’alternance au pouvoir, indispensable au renouvellement des élites politiques. Mais que peut bien signifier l’alternance, quand les seuls pouvoirs que se partage la classe politique sont d’ordre secondaire ?
Par la rédaction
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