Lorsque le royaume d’Espagne abolit légalement l’esclavage en 1880, ce n’est qu’une question de forme. Dans les faits, une action diplomatique du Maroc a entraîné la quasi-disparition des esclaves de la péninsule ibérique à partir de 1776. Le sultan Mohammed Ben Abdallah, plus connu sous le nom de Mohammed III (1757-1790), tient en effet à faire rapatrier tous les esclaves musulmans d’Espagne. Une clause existe entre les deux pays qui, en temps de paix, doivent échanger prisonniers et esclaves. Le sultan envoie une ambassade en Espagne, en 1766, pour racheter les esclaves, qu’ils soient Marocains ou originaires d’autres contrées musulmanes. Quelques années suffiront pour que la diplomatie marocaine, conjuguée à la bonne volonté ibérique, parvienne à racheter la liberté des prisonniers musulmans. Bien que la pratique de l’esclavage ne cesse pas immédiatement, le commerce de la traite humaine connaît à partir de cette date un net coup d’arrêt dans la péninsule. Par contre, dans les territoires d’outre-mer sous souveraineté espagnole, le courant abolitionniste ne peut rien contre le capitalisme et sa consommation de main d’œuvre. Le Maroc, quant à lui, ne mettra un terme juridique à l’esclavage que sous la contrainte, en 1922.
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