Un roman de Hassan Aourid plonge dans l’histoire des Morisques, ces musulmans d’Andalousie harcelés par l’Inquisition avant d’être chassés définitivement en 1609.
Au début du XVIe siècle, un musulman d’Andalousie du nom de Ahmed Chihab Eddine, dit Afouqay (appelé en Espagne Bejerano), est le dernier à écrire en arabe une épître sur l’islam, le dialogue des religions et les tourments des Morisques au temps de l’Inquisition. Afouqay a eu une vie riche et tourmentée. Traducteur pour l’Eglise, il doit s’enfuir quand les religieux soupçonnent sa vraie religion. A Marrakech, il devient secrétaire du sultan. Il préside aussi une délégation diplomatique en France et en Hollande pour faire connaître le drame morisque aux nations européennes hostiles à l’Espagne. Hassan Aourid s’est inspiré de la vie de Chihab Eddine Afouqay pour en livrer une version romancée.
Les affres de l’Inquisition
Afouqay grandit dans les années 1580 dans une famille en apparence chrétienne, mais secrètement musulmane. Par prudence, ses parents ne lui ont révélé leur vraie foi qu’à l’âge de dix ans. Son père le réveille à l’aube pour lui enseigner l’islam. Il lui parle aussi de la chute de Grenade, vécue par son grand-père en 1492.
… Où j’en suis ? Ah. A la chute de Grenade. Les religieux n’entendaient pas se conformer à l’accord conclu stipulant la liberté de conscience, et le Prélat Cisneros, qui n’était pas encore inquisiteur à l’époque, mais Archevêque de Tolède, tenait à convertir les musulmans d’Albayazin. Il n’hésita pas à recourir à la manière forte devant l’attachement de la population à la foi de leurs ancêtres. Un jour, un alguazil qui agissait conformément aux orientations de Cisneros s’était pris de force contre une femme elche. Tu sais ce que c’est les Elches ? Ce sont les musulmans d’origine chrétienne. L’alguazil et ses hommes la prirent de force. Elle s’est mise à hurler. Elle refusait de devenir chrétienne contre son gré. Son cri déchirait Albayazin et les cœurs de ses habitants. Elle criait de toutes ses forces que cela était contraire à l’accord de capitulation. On prit la femme prisonnière sur la grande place du quartier. Que pouvaient les habitants impuissants ? Des injures. Une femme qui hurle. Que cela pouvait-il inspirer ? L’injustice est terrible et la foule est imprévisible.
Editing Zamane
La suite de l’article dans Zamane N°6
Les histoire andalou-marocaines tirées de la réalité historique dépassent l’imagination et peut marquer à jamais les lecteurs (ceux qui lisent bien-sur) ou les spectateurs (s’il s’agit de films) et nous fait enfin sortir de l’ombre de l’histoire et par notre propre histoire marocaine sans tutelle étranger….Oui le Maroc est le plus étroitement liée à l’histoire andalouse et vice versa et jusqu’à de nos jours et entre autre avec la crise d’appartenance de nos marocains d’origine andalouse… Si le Maroc décide de parler de lui même, l’histoire de l’Andalousie le concernera le plus que tout peuple trop loin de chez lui et j’ajoute que le Maroc est mieux placé pour produire des films ou des séries télévisés sur l’histoire andalou-marocaines !