Dans la tradition, un sultan chérifien ne côtoierait jamais la mort. Il brille par son absence lors des plus grandes cérémonies funéraires et se fait, le plus souvent, représenter par un délégué. Mais il existe toujours des exceptions. La plus récente concerne le jeune sultan Ben Youssef, futur Mohammed V, qui, à la nouvelle de la mort du maréchal architecte du protectorat, est passé outre les conventions. Le 27 juillet 1934, Hubert Lyautey meurt dans son fief lorrain de Thorey, où il réside depuis son départ du Maroc en 1925. Des obsèques nationales lui sont rendues à Nancy le 2 aout. Le sultan Ben Youssef, qui effectuait alors un séjour en France en compagnie de son jeune fils Moulay Hassan, a décidé de ne pas rentrer au Maroc avant de se recueillir sur la dépouille de celui qu’il considère comme le restaurateur de la grandeur alaouite. Il avait déjà rendu visite à Lyautey quelques jours avant sa mort, avant de revenir une dernière fois à Thorey. André Maurois, biographe de Lyautey, relate que le sultan, ému, n’a pu s’empêcher de pleurer.
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