Le 8 septembre 1939, le sultan Mohammed Ben Youssef lance un appel au soutien de la France dans sa guerre contre l’Allemagne nazie. Une décision qui jouera au bénéfice du Maroc, avec toutefois une condition de taille : le sultan s’opposera fermement aux mesures antijuives édictées par le régime de Vichy.
Le premier septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne. Le même jour, la France et la Grande-Bretagne proclament la mobilisation générale. Le lendemain, la France lance un ultimatum à l’Allemagne pour qu’elle retire ses troupes de la Pologne. Adolf Hitler rejetant avec mépris l’ultimatum français comme il l’a fait pour celui du Royaume-Uni, la France déclare la Guerre à l’Allemagne le 3 septembre. L’Europe entre de plain-pied dans la sanglante Guerre mondiale qui fera cinquante millions de morts. Et encore plus de blessés et de handicapés à vie. Beaucoup de Marocains, et parmi eux des patriotes lettrés, sentent leur cœur battre pour le Troisième Reich. Ce n’est pas qu’ils aiment Hitler et son parti nazi, mais on le sait bien, l’ennemi de mon ennemi est mon ami.
Ainsi, dès le déclenchement des hostilités, Thami Ouazzani publie dans le journal Le Rif un article d’opinion s’opposant fermement au soutien du Maroc à la France. De même, des dirigeants nationalistes et non des moindres veulent observer une certaine neutralité afin de garder une liberté de manœuvre propre, pensent-ils, à faire progresser la cause marocaine dans le concert des nations. Mieux, suite à l’effondrement de la France quelques mois plus tard, Ahmed Balafrej, grand intellectuel et fin analyste, se rend à Berlin pour sonder les intentions du régime hitlérien à l’égard de la cause marocaine.
Par Maâti Monjib
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