Pour dater les événements et la succession des mois et des années, les Marocains utilisent des calendriers différents. Retour sur les fondements historiques de notre rapport avec le temps.
Nous avons vu qu’avec l’ère hégirienne, le nouveau temps de la oumma intégra et remania le temps de l’Arabie préislamique. Or, une troisième temporalité, à caractère agraire, était là et affirma une présence qui remonte loin dans le passé, comme en témoigne une tradition culturelle aux formes multiples. Il y a d’abord une tradition écrite, liée à deux notions de base, à savoir les anwâ’ et les manâzil. «Les anciens arabes appelaient anwâ’- au singulier naw’ ou nau’- certains couples d’étoiles (le couple désignant), deux astres ou groupes d’astres dont l’un se couchait à l’horizon, à l’aube d’un jour (coucher acronyque), en même temps que l’autre se levait (lever héliaque) au point opposé du ciel. Le premier était véritablement celui qu’on appelait nau’, d’une racine arabe ayant le sens de “tomber de fatigue, se coucher”, le nom de raqîb, “observateur”, étant appliqué au second, celui qui apparaissait à l’Est un peu avant le lever du soleil. Les anwâ‘étaient regardés par les Arabes (…) comme régissant certains phénomènes atmosphériques : pluie, vent, froid, orages, ou, au contraire, chaleur et sécheresse. Le nau’ proprement dit réglait la pluviométrie, la température étant plutôt l’affaire du raqîb».
Par Abdelahad Sebti
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