Le propos sur l’enseignement est le type même du discours idéologique. Un discours qui sollicite des faits économiques et sociaux pour fonder son argumentation, mais aussi pour donner une impression d’efficacité. Un discours qui FAIT appel à des faits culturels, religieux et politiques pour mieux inciter à l’action. Bref, un discours total et global qui ne laisse d’autres alternatives que d’être pour ou contre, avec très peu d’ouverture vers d’autres voies.
Àla question où va l’enseignement au Maroc ? On est tenté de répondre par une autre question: d’où nous vient et comment nous est venu l’enseignement que nous avons aujourd’hui? Pour ce faire, il est nécessaire de replacer les faits dans leur contexte historique et de rechercher leur prolongement dans les diverses structures de la société marocaine. Il faut donc jeter les bases d’une trame événementielle qui permet de situer dans le temps les différentes étapes et problématiques de l’enseignement. Car, encore une fois, le discours sur l’enseignement a agi comme une sorte de cache, de voile qui a empêché de prendre connaissance à sa juste mesure, du projet colonial. Il semble qu’on a très vite pensé que ce projet était supposé connu et que, de toute façon, il relevait d’un passé révolu. A tel point qu’il était mal vu, voire malvenu d’essayer d’établir un lien quelconque entre ce qui existait pendant la période coloniale et ce que les premiers gouvernements marocains étaient censés construire de manière inédite. D’où, cette proposition de quelques repères chronologiques pour placer dans leur environnement les faits majeurs qui ont marqué l’histoire de l’enseignement au Maroc. Dés lors que celui-ci a une histoire qu’il revendique plutôt qu’il n’en est, de quelque sorte que ce soit, réfractaire.
Par Younes Messoudi
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