Que reste-t-il aujourd’hui du panarabisme, à l’heure où nombre de pays arabes se déchirent ? Face à l’islamisme, aux pouvoirs en place, a-t-il encore une chance de fédérer un monde arabe aux différences criantes et aux intérêts divergents ? Analyse.
Les Arabes ont fait leur entrée dans le siècle dernier avec de grands espoirs. A l’âge des nationalismes, ils avaient déjà une plateforme, concoctée par des intellectuels musulmans et chrétiens, qui voulaient se soustraire du joug ottoman. Ils avaient tenu leur premier congrès à Paris, en 1913. L’arabité à l’époque était circonscrite au monde arabe asiatique et n’y figuraient ni l’Egypte, ni le Maghreb.
Les premiers militants panarabes ont trouvé dans le chérif de La Mecque, Al Hussein, le porte-étendard de leurs rêves d’émancipation, et dans son fils Fayçal, l’homme providentiel. Les Anglais leur ont fait miroiter le rêve d’une Royaume arabe uni, avec comme capitale Damas, en contrepartie de s’engager dans la guerre contre les Turcs. Les Arabes ont marché. L’épopée s’est mise en branle avec le tandem constitué de Fayçal et de l’officier britannique Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie.
Le grand atout n’était pas que l’appui de la principale puissance de l’époque, la Grande-Bretagne, mais aussi la figure de Fayçal, qui mettait l’arabité avant l’islam, non en opposition au christianisme, et qui voyait dans les juifs une force d’appoint. Aucune acrimonie contre le sionisme naissant donc. Le Bolivar des Arabes allait rendre le rêve une réalité. Ce qui s’appelle dans l’histoire « the British moment » s’avérera un cauchemar pour les Arabes. Ils en gardent, jusqu’à aujourd’hui, les séquelles.
Par Hassan Aourid
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