En Indochine, la France est empêtrée dans sa pire guerre de décolonisation. Entre 1946 et 1954, elle fait face au redoutable Viet Minh. Paris fait appel à ses forces coloniales. Sauf que des Marocains ne se comportent pas comme prévu…
Dans une petite localité près de la ville de Sidi Yahia se trouve une ferme qui ne ressemble à aucune autre. Les gens de la région la nomment « firma dshinwa », littéralement « la ferme des Chinois ». Un raccourci naïf pour désigner en réalité une petite communauté de Vietnamiennes. La doyenne est une octogénaire du nom de Hôk. Dans la région, elle est plus connue sous l’appellation affectueuse de « Moui Fatima ». Maîtrisant la darija, elle gère sa parcelle de terrain comme n’importe quel fellah du Maroc. À plus de 10 000 kilomètres de là, dans le petit village de Duan Hong au nord du Vietnam, vit Mohamed Ben Ali. Avec son chapeau en forme de cône, l’homme passe inaperçu au milieu des champs de riz, si typiquement cultivés en terrasses. Dans la pure tradition rurale vietnamienne, Mohamed élève sa petite famille. Comme lui, ses enfants sont métissés. Par quelles drôles de circonstances le destin a-t-il pu se jouer des distances pour créer ces familles hybrides ? Marocains et Vietnamiens se retrouvent ainsi liés par le sang.
Par Sami Lakmahri
Lire la suite de l’article dans Zamane N°104 (Juillet 2019)