Peu s’en souviennent, mais la guillotine, ou la « Veuve », a bien existé au Maroc. Retour à cette parenthèse malheureuse dans l’histoire du Maroc…et de l’Algérie.
Dans l’histoire du Maroc, la peine de mort a toujours été cruelle et problématique. Les exécutions gratuites et à la chaîne à travers l’histoire sont présentes dans le subconscient marocain, et les mises à mort publiques de condamnés, rapportées par des voyageurs étrangers, étaient souvent difficiles à voir. Dans le tome III de son ouvrage « Voyages autour du monde et naufrages célèbres », paru en 1844, le capitaine Gabriel Lafond de Lurcy évoque une scène lamentable qui eut lieu à Tétouan la même année. Deux frères, deux Jeblis de la région, venaient d’être condamnés à mort par le caïd pour « contrebande de bestiaux avec les infidèles », un délit grave à l’époque.
Comme il n’y avait pas de bourreau officiel, le caïd fit appel aux bouchers de la cité, et comme aucun d’eux ne voulait faire le sale boulot, il en fit venir un de Tanger. Le premier condamné fut jeté par terre par l’exécuteur improvisé qui dut s’y prendre à plusieurs reprises, pour cause de défaillance de son long couteau, avant de pouvoir l’égorger comme un mouton, devant le regard effrayé de son frère.
Par Adnane Sebti
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