Boughera El Ouafi, Larbi Ben Barek, Alain Mimoun. Trois destins divergents, parfois cruels, au temps où le Maghreb était sous occupation française.
Les passerelles entre l’histoire coloniale et l’histoire du sport ont été nombreuses, permanentes et de qualité. Parmi les génies de l’histoire du football mondial figure Larbi Ben Barek, la perle noire… Le plus grand boxeur de l’histoire de ce sport fut un natif de Sidi Bel-Abbès, résident à Casablanca, Marcel Cerdan… L’athlétisme français fut bien heureux de pouvoir compter sur Boughera El Ouafi, Alain Mimoun ou Abdoulaye Seye pour ramener des méfailles des Olympiades…
Boughera El Ouafi, premier Africain champion olympique
L’histoire du sport n’a guère retenu le nom d’un marathonien algérien, Ahmed Boughera El Ouafi. Courant au nom de la France, il fut pourtant le premier Africain champion olympique (Amsterdam, 1928), plusieurs décennies avant les Éthiopiens et les Kényans.
Né en 1898 dans la région de Biskra, El Ouafi fut mobilisé dans l’armée durant les derniers mois de la Première Guerre mondiale. Il fut remarqué par un officier lors d’exercices sportifs, puis participa à des compétitions. À une époque où l’athlétisme était strictement amateur, El Ouafi, redevenu civil, travailla comme ouvrier chez Renault. Son début de carrière fut excellent, mais non exceptionnel. Champion de France du Marathon en 1924, il est un des espoirs français aux Jeux olympiques de Paris, la même année. Un temps à la pointe de la course, il finit 7ème. Entre les deux olympiades, il figura régulièrement aux places d’honneur
Le dimanche 5 août 1928, dernier jour des Jeux d’Amsterdam, il s’aligna de nouveau dans le Marathon. Après un début de course prudent, il s’imposa finalement devant le Chilien Manuel Plaza et le Finlandais Martti Marttelin.
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