Le cinéma dit colonial a eu son heure de gloire au Maroc, mais aussi en Algérie et en Tunisie. Zamane déterre et décrypte les archives de ce cinéma qui mérite, un jour ou l’autre, d’être réhabilité.
Dans ce texte, nous nous proposons de revisiter le corpus filmique du cinéma dit colonial, spécifique à l’Afrique du Nord, région jadis majoritairement sous tutelle française et regroupant les trois pays du Maghreb, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Nous pensons que l’oubli et le désintérêt dans lesquels est tombée cette filmographie et, plus grave, l’ostracisme qu’elle a subi, conforté par le caractère générique et parfois péjoratif du terme «colonial», ont occulté l’intérêt et la richesse de ce patrimoine partagé entre plusieurs pays. Les nomenclatures que nous avons pu consulter ne nous ont pas paru toujours pertinentes pour plusieurs raisons. Il y a d’abord celles qui font feu de tout bois et où sont répertoriées comme «coloniales» des productions tournées 10 ou 15 années après les indépendances des pays concernés. Sont classées encore sous le même label des productions qui, bien que tournées au Maghreb, n’en ont utilisé les espaces que comme décors à des récits et des événements étrangers au contexte maghrébin, ainsi que d’autres, entièrement réalisées en studio en Europe ou en Amérique. Que dire encore de productions prises en charge ou commanditées par les élites locales «autochtones» ?
Par Ahmed Fertat
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