Au Maroc, l’Etat n’a jamais été durablement assez fort pour enrayer le phénomène de milices urbaines, si répandu dans le Moyen Âge.
Que les villes aient leurs propres milices, c’est presque un phénomène universel. Au Moyen Âge et au cours de la période pré-moderne, des villes européennes comme Gênes, Venise, Hambourg ou Amsterdam étaient de vraies villes-Etats avec leurs milices qui faisaient fonction d’armées régulières. Le Maghreb a certes connu de grands empires qui ont étendu leur pouvoir sur de grands espaces englobant l’Espagne musulmane et l’Afrique du nord. Mais à voir les choses de plus près, la grandeur de ces empires était plutôt éphémère et les temps de faiblesse et de décrépitude l’emportaient de loin sur les intermèdes de puissance. D’où cette instabilité chronique qui a caractérisée la vie des Marocains, aussi bien à la campagne que dans les villes.
Un pouvoir central déficient
Les périodes de transition entre une dynastie et une autre pouvaient s’étaler sur plusieurs décennies, comme ce fut le cas entre les Saâdiens et les Alaouites. Dans de telles situations, les villes devaient bien se défendre contre les attaques venant de l’extérieur, comme elles devaient assurer la sécurité à l’intérieur de leurs murailles car il s’agissait de garantir la survie des populations et d’assurer la continuité des activités économiques essentielles.
Par Mohamed El Mansour
Lire la suite de l’article dans Zamane N°104 (Juillet 2019)