L’histoire des croyances religieuses des premières décennies de l’Occident musulman a été écrite dans la tourmente. Chaque faction s’est réfugiée derrière une doctrine, et a ainsi légitimé sa violence.
La carte de l’Afrique du nord durant la fin du VIIe et du VIIIe siècle est donc une mosaïque de principautés, de croyances et de religions. Bien avant l’arrivée des Idrissides, les kharijites sont par exemple présents au Maghreb à travers deux principautés qui résisteront jusqu’au début du Xe siècle.Il s’agit des sufrites de Banou Midrar de Sijilmassa, qui contrôlent lesroutes caravanières venant du Soudan (Afrique subsaharienne). Une deuxième principauté kharijite, ibadite celle-ci, a occupé la région de Tahert dans le centre algérien. Les sunnites du Maghreb quant à eux ne contrôlent qu’une petite partie du Rif marocain : Le Nokour. Quant au chiisme, il prend pied en Afrique du nord en 172 de l’hégire, quand Idris 1er fonde sa principauté. Quelques années après, l’essentiel du territoire de l’actuel Maroc sera partagé entre les Idrissides et les Bourghwata, porteur d’une religion distincte.
A cette époque l’Occident musulman n’est en fin de compte qu’une mosaïque de principautés qui se font la guerre. La paix y est forcément fragile et les frontières incertaines.
Par Aziz El Yaakoubi
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