L’omnipotence de l’UMT dans les livres d’histoire laisse croire qu’il est le premier du genre au Maroc. En réalité, le premier syndicat marocain, nommé l’Union générale des syndicats confédérés du Maroc (UGSCM), a vu le jour dès décembre 1946. Seulement, il n’était pas totalement indépendant de la tutelle française. Dès le début du Protectorat, les autorités françaises ont interdit la création de syndicats nationaux, les travailleurs avaient le droit d’adhérer aux syndicats français, notamment la CGT, FO et CFTC. Mais à partir de 1944, la Résidence, qui envisageait le syndicalisme comme un contre-poids au nationalisme, l’encourage à la fois matériellement et symboliquement. Ainsi, une sorte de “protectorat syndical” émerge, concrétisé par la tentative des “jemâa ouvrières” et, surtout, par l’aval officieux donné à l’Union des syndicats confédérés du Maroc, adossé à la CGT. En son sein, par exemple, Taïeb Ben Bouazza, fondateur de l’UMT quelques années plus tard, qui a dirigé l’UGSCM aux côtés d’un Français, communiste, André Leroy. Quelques années plus tard, la poussée de fièvre nationaliste, mais aussi l’assassinat par les autorités françaises du syndicaliste tunisien, Farhat Hachad, en décembre 1952, provoquent un soulèvement dans tout le pays. Le “protectorat syndical” est rejeté pour enfin donner naissance à l’UMT.
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