il est un symbole de la résistance, revendiqué à la fois par le Maroc et la Mauritanie. Mae El Ainine, né aux confins du Sahara, a été un marabout aux croyances mystiques, un savant prolifique, un défenseur de l’unité musulmane et, surtout, un opposant au colonialisme, qui s’est rêvé sultan.
Tout le monde se réclame de Mae El Ainine. C’est un héros national pour le Maroc et la Mauritanie, et une grande figure sahraouie pour le Front Polisario. Omar Benjelloun, le défunt militant socialiste, le comparait même à Abdelkrim El Khattabi et voyait en lui l’un des premiers nationalistes de l’histoire du Maroc; une façon aussi pour le militant de justifier la marocanité du Sahara. D’ailleurs, les descendants de Mae El Ainine se trouvent eux-mêmes aussi bien au Maroc, en Mauritanie que dans les rangs du Front Polisario ; on imagine dès lors les débats enflammés lors des réunions de famille. Tout a été écrit sur celui qu’on surnommait le “Sultan bleu”, tantôt sorcier illuminé (pour les Français), tantôt résistant farouche à l’envahisseur colonial, voire messie. Ce qui est sûr, c’est qu’il était un homme prestigieux, digne des plus grandes figures marocaines, voire africaines.
Par Nina Kozlowski
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