Ville ou campagne, pouvoir local ou dissidence structurelle, la gestion du territoire est un aspect central dans la tradition étatique marocaine.
La formation du territoire marocain a été le résultat d’un processus historique complexe. Le rapport entre Makhzen et territoire a été conditionné par la dynamique tribale et les réseaux du commerce transsaharien. Le premier élément est lié aux campagnes, et le second aux villes. Deux milieux dont il faudrait souligner quelques spécificités pour mieux comprendre la tradition makhzénienne qui s’est constituée à travers les épisodes dynastiques successifs. Prenons comme point de départ le début du XIXe siècle, pour constater une diversité de modes de vie, corollaire d’une diversité des milieux naturels : un ensemble de plaines et plateaux céréaliers. Plaines du Nord (Gharb et Saïs), collines du Prérif, et plaines atlantiques moyennes (Chaouia, Doukkala, Abda) ; des montagnes et piémonts à cultures dominantes. Au Nord, c’est le Rif. Au Sud, c’est le pays chleuh atlantique (c’est-à-dire le Souss au sens large incluant le Haut-Atlas occidental, la plaine du Souss, et le versant atlantique de l’Anti-Atlas), le Haut-Atlas central, le Dir et le Haouz ; des montagnes et piémonts à élevage dominant : Haute Moulouya, Moyen-Atlas, Plateau Central, et Haut-Atlas oriental ; et un Maroc présaharien et saharien où s’articulent deux modes de vie : celui des pasteurs nomades, et celui des sédentaires des oasis.
Par ABDELAHAD SEBTI
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