Le Maroc est un pays qui n’a jamais eu de frontières permanentes et bien délimitées. À l’exception du côté de la mer, de l’Atlantique à l’ouest et de la Méditerranée au nord, et encore !
Depuis que le Maroc s’est constitué en Etat avec les Idrissides, l’étendue de son territoire n’a cessé d’évoluer pour se rétrécir ou se dilater selon les hauts et les bas des pouvoirs politiques en place. Avec les Almoravides et les Almohades, le Maroc devient un empire qui s’étend du Sahara aux îles Baléares, et de l’Atlantique au désert libyen. À un certain moment, la Méditerranée occidentale était pratiquement un lac maghrébin sous la tutelle des dynasties marocaines basées à Marrakech.
De l’empire à l’Etat-nation
Ce n’est qu’à partir du XVIème siècle que le Maroc, tel qu’on le connait aujourd’hui, a émergé en tant qu’Etat-nation avec un territoire limité à ce que deviendra plus tard le «Maghrib al-Aqsa». En effet, la perte d’A Andalus en 1492, puis l’arrivée des Ottomans au Maghreb central au début du XVIème siècle, ont contribué à sceller le sort du pays pour les siècles à venir. Désormais, le Maroc se trouvait bloqué entre l’Atlantique, la Méditerranée et l’Algérie ottomane, avec une seule ouverture possible vers le sud, c’est-à-dire le Sahara et l’Afrique sub-saharienne.
Lire la suite de l’article dans Zamane N°105/106 (Août/Septembre 2019)