Il y a de là un demi-siècle, le Maroc et l’Algérie en étaient arrivés aux armes. Aujourd’hui, les relations entre les deux pays restent froides, avec à l’heure actuelle une prudence qui est de mise des deux côtés.
Il y a 56 ans, au début du mois de novembre de l’année 1963 , le dernier coup de feu était tiré entre le Maroc et l’Algérie, à l’issue du conflit dit de « la Guerre des Sables ». À l’origine de la brouille, ayant mené à plus de 39 morts du côté marocain et 300 pour les Algériens, une question de frontière entre les deux voisins maghrébins, et plus précisément au sujet d’un contentieux territorial sur les régions du Sud rattachées à l’Algérie par les autorités françaises.
La mésentente entre les deux pays avait par ailleurs été accentuée par l’accusation de Houari Boumedienne envers le Maroc, suspecté de soutenir le soulèvement de Hocine Aït Ahmed. À la fin du mois d’octobre et alors que les forces armées royales prenaient le dessus, le président malien Modibo Keïta s’interpose en invitant Hassan II et Ben Bella à Bamako. La rencontre débouchera sur un cessez-le-feu qui prendra effet le 2 novembre. Un document officiel sera signé par les deux parties quelques mois après.
Près d’un demi-siècle plus tard, les relations maroco-algériennes méritent d’être questionnées à l’aune de cette brouille ayant fait, de part et d’autre, des victimes et par la suite plusieurs familles déchirées. Nos relations d’aujourd’hui restent toujours marquées par le même dossier, celui d’une question de frontière et de souveraineté sur un territoire. De son côté, le Maroc préfère jouer la carte de clarté, en nommant directement les parties concernées par le conflit. Du côté algérien, la fuite en avant est souvent de mise lorsqu’il n’est pas question d’une hostilité exprimée directement par des figures du régime algérien.
À l’heure où, chez nos voisins, le futur politique est entouré d’incertitudes, et où citoyens comme gouvernants sont dans une perpétuelle quête de solution commune, le pouvoir marocain préfère garder ses distances. Les consignes sont pour le moins claires, et ceux les enfreignant en font rapidement les frais comme l’atteste l’actualité. Cette prudence diplomatique, rapidement haussée au rang d’affaire d’État, renseigne sur une fervente volonté de faire la paix, de clarifier les relations, d’apaiser les tensions pour toute prochaine entreprise commune. En attendant, et en espérant, mieux.