Depuis un demi-siècle, les relations entre Rabat et Le Caire sont ponctuées de hauts et de bas. Si le Maroc a souvent préféré tempérer ses ardeurs, l’Égypte, pour des raisons parfois obscures, profitera de conjonctures pour attiser les tensions entre les deux pays.
Ce vendredi 16 janvier 2015, un ciel lourd pèse sur la ville de Fès. Entre deux
averses, quelques gouttelettes suintent et les vitres embuées des intérieurs comme des voitures, empêchent toute vision claire. Ce temps maussade et glacial déteint sur les relations maroco-égyptiennes. Le ciel des relations maroco-égyptiennes s’éclaircit subitement, suite à la réception du ministre des Affaires étrangères égyptien Sameh Choukri, par le roi Mohammed VI, et un communiqué du cabinet royal déclinent la position officielle de l’Égypte sur l’intégrité territoriale du Maroc, et son appui pour l’autonomie dans cette partie du Royaume. Le roi est même invité par le nouveau raïs, Abdel Fattah Sissi à bord du yacht royal El Horyya (initialement appelé Mahroussa. Cette embellie, qui est certainement le résultat d’un travail souterrain, intervient un an, jour pour jour, après la participation de l’ex-chef de la diplomatie égyptienne, Nabil Fahmi, à la réunion du comité al-Qods, tenue à Marrakech et qu’a présidé le souverain alaouite.
Sa participation n’est pas anodine. C’est une réplique aux islamistes égyptiens qui contestaient au Maroc la présidence de ce même comité. L’homme, un Washingtonien, avec une tournure d’esprit cartésienne, voyait dans l’ouverture sur le Maroc un recentrage de toute la politique de l’Égypte. Le diplomate qui n’a plus les bonnes grâces des maîtres des céans, incarnait une vision, et depuis son départ, la diplomatie égyptienne se cherchait. Le Maroc en fit les frais.
Par Hassan Aourid
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