Centre de recherche, mais surtout parc maritime ouvert au public, l’Aquarium de Casablanca ravit les visiteurs pendant vingt-cinq ans. Du jour au lendemain, cet espace mythique est devenu un mirage. Ne restent que les ruines et les souvenirs.
Un lieu magique, une attraction unique et une affaire qui marche. Des conditions optimales qui n’empêchent pourtant pas la fermeture de l’Aquarium de Casablanca. Ouverte au public en janvier 1962, l’attraction cesse inexplicablement son enchantement sur les visiteurs en fermant ses portes en 1987. Bien que son objectif initial soit dédié à la recherche, l’Aquarium de Casablanca réussit le pari de vulgariser le monde sous-marin auprès du public marocain et étranger. Il remplit le rôle de parc d’attractions pendant plus de vingt ans avant de rejoindre le vaste cimetière casablancais des monuments abandonnés. Si l’institut National de la Recherche Halieutique existe toujours, son éclatante vitrine n’est plus. Les témoins de la période active de l’Aquarium sont, aujourd’hui encore, désabusés. Surtout, ils ne comprennent toujours pas les raisons de ce qu’ils estiment être un gâchis. Les crocodiles, tortues géantes ou autres otaries sont désormais priés de « voir ailleurs ». L’exceptionnelle richesse halieutique du royaume ne laisse évidemment pas le Protectorat indifférent. Dès 1951, l’Institut des Pêches Maritimes du Maroc (IPM) démarre ses activités. Il est composé de chercheurs en océanologie et de spécialistes des mystères sous-marins. À l’époque, l’objectif est de tenter de déterminer le peuplement de poissons en fonction des courants marins qui longent les côtes marocaines. Il est également question de pratiquer des expériences importantes dans la compréhension des environnements des différentes espèces de poisson. C’est dans ce cadre que l’IPM débute sa collection de spécimens présents au large du Maroc en les intégrant à un étrange édifice, situé à seulement quelques encablures du front de mer casablancais.
Par Sami Lakmahri
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